• Downtown

     

     

    Je suis emprisonné entre quatre murs avec un thé aux fruits des tropiques, une douleur au ventre et la force arrogante de quelques lignes, qu'un certain Arthur R écrivait un siècle avant ma naissance, pour (j'en suis certain ) m'emmerder personnellement:
     
    Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,
    Je buvais, accroupi dans quelque bruyère
    Entouré de tendres bois de noisetiers,
    Par un brouillard d’après-midi tiède et vert.

     Contrairement à lui, je décide de virer les artifices et d’écrire simplement ma matinée.  Je me rappelle qu’il y a 9 ans de cela, je faisais l’école buissonnière pour la première fois à cette même table, soudain la prison devient confidente. 

    « Psst » dit le sac des tropiques, « Sagement ridicule ta ville, qui avale quelques millions de cafés chaque matin, "pressés" autant que les gorgent qui les ingurgitent. Et ces mots croisés? C'est pour entretenir l’intelligence ou déguiser l'ignorance?  » 

    Je vois passer dans la rue des chaussures que la boue ne ralentie pas, aller vite, toujours plus vite.

    J’ai encore mal au ventre et les tropiques ne veulent rien y arranger.
    « Yew » disait le merdeux de petit sac au gout lotion pour cheveux colorés  (goûtée, approuvée et non appréciée), « tu attends quoi planté là seul et mal rasé? »

    J'attends le déhanché salvateur, pour oublier qu'un verre d'Arthur me parle en ce moment. 
     

    Arrive enfin ma gourmande, 
    Café chantilly à la main. 

    Vertigineuse,
    perchée sur deux tours à scandale,
    trop élevées pour un 8h du matin et pas assez pour son ego,
    chevelure réclamant le droit de véto, colorée aux lotions approuvées par mes 3000 papilles. 

    Je ne sais jamais si c’est sa nuit qu’elle achève ou sa journée qu’elle débute lorsqu’elle me rejoint à cette heure, mais elle écrase toujours le T du thé qui m'enlise. 

    - Hé!

    - Mademoiselle!

    - Encore un stylo à la main, toujours à écrire ! Rassure moi, c’est ce mardi que tu dois cesser d’être prévisible non ?

    -Oui on en a convenu ainsi, sauf que cesser de l’être mardi ne me rendrait que plus prévisible.

    - Bonjour

    - Très bon.  




     

     

     

     



     

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